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A Bordeaux J'ai testé Notre monde

l’expérience sociologique de François Dubet

Avant d’entrer dans la matière, je tiens à rappeler que la sociologie est l’étude des comportements humains et qu’elle analyse d’un point de vue macro et micro sociale les relations que les hommes entretiennent les uns avec les autres.

Étudiante en master de sociologie, je me hasarde pour la première fois à vous parler d’un livre de sociologie qui m’a plu. Simple, court et concis, ce livre a le mérite d’expliquer pourquoi notre société d’aujourd’hui est en crise.

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J’ai encore écrit un livre que personne ne lira. C’est comme cela que François Dubet a présenté son dernier livre aux étudiants en master 1 de sociologie de Bordeaux 2. Je le sais, j’y étais.
A travers ce livre, c’est le cheminement de la pensée sociologique de Dubet que l’on suit. A peine, mais un peu auto biographique dans l’écriture, ce sociologue reprend ses enquêtes de terrain (sur la banlieue, l’école, le travail…) pour comprendre le déclin des institutions d’aujourd’hui (École, travail, syndicats…). Le livre n’apporte pas de solutions à ces déclins, mais des réponses. Selon l’auteur, ce déclin est tout à fait normal, puisque la société française bouge, se » mondialise », mais qu’elle fait encore référence à des cadres institutionnels intra-muraux et qui semblent aujourd’hui être dépassé par les événements (délocalisation, voile, chômage…).

Mais là où le bouquin est encore plus intéressant, c’est quand François Dubet introduit son concept de subjectivité de l’homme. La sociologie a parfois réduit l’individu à une sorte de machine qui répond à des codes, des normes produites par les institutions. Regardez autour de vous, combien d’hommes voyez vous porter la jupe en France ? La question est certes débile, mais elle est là pour exprimer l’intériorisation des normes; la norme en France c’est le pantalon pour les hommes. La subjectivité intervient au moment où on arrive à mettre la distance entre ce que la societé nous demande et sa propre liberté qui nous permettrait de se réaliser pleinement soi même. l’ironie du sort est que nous ne nous pouvons jamais nous réaliser pleinement car nous faisons toujours référence à des normes. Cette liberté est donc fictive et s’exprime souvent de manière négative « je n’arrive pas à me réaliser »… c’est un peu le serpent qui se mord la queue.

Vocabulaire simple, anecdotes, analyse claire, François Dubet ne nous demande pas de prendre parti pour une théorie sociologique dans ce bouquin. Pour lui toutes les analyses se croisent et parfois se complètent. C’est pourtant cette impression que j’avais eu durant mes trois premières années de licence à savoir si on était plutôt Durkheim ou Boudon. Dire qu’on aimait bien « mixer » les théories nous faisait passer pour la pire des marginales. Haa le contrôle social qui s’exprime…
Enfin notons que le bouquin est extrêmement court mais bien structuré et synthétique (120 pages).

Bref, c’est par ces quelques points que j’ai dévoré ce livre. il est à mettre entre les mains de jeunes étudiants en sociologie et ceux qui voudraient comprendre un peu plus cette science humaine. Je ne voue pas un culte à François Dubet, mais c’est sûrement l’un des seuls sociologues de Bordeaux dont je ne trouve pas le cours ennuyeux…

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31 réponses sur « l’expérience sociologique de François Dubet »

Moi j’ai lu l’article mais la lecture n’étant pas mon ocupation préférée, ni la sociologie (dsl :D), j’ai pas su quoi laissé en post 🙂
En ce moment je suis plus Bio animale et botanique en lecture, vives les exams!

Je prendrais sans doute ce livre pendant les vacances d’hiver. Comme je suis en com’, on croise sociologie, psychologie, sémiologie….etc et comme je n’ai pas une assez une grande connaissance de ce domaine…

Je prapare un doctorat de socio et ce dernier livre de Dubet m’a vraiment servi afin d’affiner ma posture d’étudiant chercheur sur le terrain. J’ai croisé cette lecture avec esquisse pour une auto analyse de Bourdieu. Différent mais complémentaire !

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