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Expérience de l’exploration urbaine ou Urbex

J’ai toujours vu la société du point de vue du mouvement en sociologie. Conflit, changement…J’ai touché du doigt la sociologie visuelle, où dans notre atelier, nous prenions en photo les gens en pleine réalité sociale ( marché, rue…). Et puis j’ai découvert l’exploration urbaine. Le temps s’ est arrêté depuis longtemps dans ces endroits là, puisqu’il s’agit le plus souvent de prendre en photo des bâtiments (industries, hôpitaux, châteaux) désaffectés. Une cessation d’activité, une restructuration. Des lieux qui s’ils renvoient à des réalités de chômage pour ceux qui les vivent ouvrent une porte vers un monde inconnu qui se crée au fil du temps.

bureau dans une usine

Définition

Le principe de l’urbex ( contraction d’urban exploration) est donc de pénétrer sur des lieux le plus souvent interdits au public du fait de leur vétusté (et du risque d’accident probable) et de prendre en photo, ce que l’ont voit sans modifier ou déplacer des objets.

Je parlais du temps qui faisait son œuvre dans ma petite introduction, car dans un lieu sans vie, c’est la nature qui reprend le dessus : toitures qui tombent, herbes folles qui s’infiltrent, moisissure, courant d’air…

étage d'un chateau

C’est aussi la porte ouverte aux graffeurs qui transforment à un moment les bâtiments  qui s’inscrivent dans cette dynamique silencieuse. Un même bâtiment peut ne pas avoir le même aspect d’une année sur l’autre.

étage d'une clinique

Usage pratique de l’urbex

J’ai donc découvert l’urbex l’an dernier. J’ai visité une usine de métal désaffectée depuis 6 ans, une clinique fermée depuis 5 ans, un château dans un parc et des hangars.

Quand on pratique l’urbex, on ne donne pas les lieux (bien que certains soient très connus) pour protéger des dégradations éventuelles bien que celles-çi participent à l’atmosphère, ces dernières sont souvent sources de déceptions photographiques quand elles sont trop prononcées). Ainsi, par exemple, l’hôpital que j’ai visité était squatté et complètement dégradé. Un reportage avait été tourné sur cet hôpital 1 an auparavant. Dévoiler ce lieu l’a ouvert aux dégradations.

une chambre d'hôpital

On pratique l’urbex dans une tenue pratique ( pour ne pas dire quasi-militaire) couleurs neutre, pantalons et bonnes chaussures de marche (exit les jupes et petits talons). Car on peut être amené à monter sur des clôtures, passer sous des filets, déplacer des portes rouillées. Comme le fait de pratiquer de l’urbex est interdit, on évitera aussi les téléphones portables (ou alors en mode vibreur).

Question sécurité, il faut aussi prévoir : une lampe de poche (pour éclairer des lieux sombres), une boite de pansement (okazou) et un collègue (non parce que quand même ça fait flipper d’être seul)

A la lueur de la lampe

Comme je l’ai dit plus haut, on évite donc de déplacer les objets, de courir (sauf pour fuir le gardien !!), de parler fort. On reste toujours à l’écoute des bruits (sans tomber dans la paranoia). On circule dans une pièce sans reculer en marche arrière (car s’il y a un trou, il est pour nous !). Il peut arriver de rencontrer des gens sur place…qui la plupart du temps nous laissent tranquille, si on les laisse tranquille…bien sûr on évitera certains lieux évoqués pour leur dangerosité en tant que débutants.

Pour ma part, j’ai pas fait la maligne quand les personnes avec qui j’étais avons cru entendre les squatteurs dans l’hôpital…ni quand le gardien du parc (pour le château) fermait celui-çi. J’étais sortie, mais les collègues étaient encore dans le château. Fuir mais savoir rester naturel…

Dans mon expérience j’ai fait une série ambivalente avec les poupées dans l’usine désaffectée.

The girl ans the machine

J’ai beaucoup aimé cette expérience photographique, se retrouver là au milieu de ce temps qui s’est arrêté, essayer de retrouver l’histoire du lieu à travers les documents éparpillés et repenser l’espace d’avant quand il était dynamique.

A vous de tester 😉

ps : toutes les photos de cet article sont de ma propre production

20 réponses sur « Expérience de l’exploration urbaine ou Urbex »

Le problème, c’est que tout ce qui est abandonné est souvent surveillé par un garde quand même ! A savoir qu’une gare désaffectée, si on se fait prendre c’est 250€ d’amende ! Et pour le côté silent hill…je ne le conteste pas 😀

C ‘est intéressant comme pratique et tout à fait en relation avec tes études de sociologie

En plus , les images sont belles …..

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