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A Bordeaux

Partir pour mieux revenir

Tu devrais.

Quoi ?

Tu devrais réécrire, poser tous tes mots et maux sur la toile, comme tu le faisais avant .

Tu crois ?…*silence* ..C’est vrai, j’y pense souvent à me réapproprier cet espace.

Un peu hasard, en 2003 j’ai commencé à tenir un blog en ligne. Un skyblog, comme tout le monde; et puis l’écrit s’est affiné avec le temps et mes études de l’époque. De simples mots de jeune adulte, à des écrits, qui, pourquoi pas pourrait questionner, aider, accompagner mes lecteur.es sur des sujet divers et a.variés. L’amour des termes et des jeux de mots transmis par ma famille, un intérêt certain pour les biographies et les lettres épistolaires, j’écris. Je n’ai pas vraiment de technique, mais j’écris avec le coeur et mes ressentis.

Orhan Pamuk a dit des choses sublimes dans son discours à Stockholm, lorsqu’il a reçu le prix Nobel: “Pourquoi j’écris ? J’écris parce que j’en ai envie. J’écris parce que je suis très fâché. J’écris pour rester enfermé dans une chambre. J’écris parce que j’aime l’odeur du papier et de l’encre. J’écris parce que j’ai peur d’être oublié. J’écris pour être heureux.

Frédéric Beigbeder et Jean-Jacques Schuhl II (Conversations d’un enfant du siècle)

Une petite notoriété apparait au point que mon nom fut citée dans un article de Elle Magazine. Je continue à écrire.

Un jour je me prends une première claque psychologique. Celle qui commence à ébranler une confiance en soi pas vraiment assurée et remet en cause cette réputation. Je deviens pas « assez professionnelle », il m’interroge sur l’avenir de ce contenu. Je commence à ravaler mes maux et j’écris moins. Je tente de coller à une case qu’il me définit. L’avenir confirmera que je suis toujours pas rentrée dans cette dernière.

Je me reprends une deuxième claque psychologique par une autre personne plus pernicieuse, ce qui finit par entériner mon désir d’écrire en 2015. Je deviens vide, comme une coquille. Je ne peux plus, je finis par fuir. Comme un mauvais massage cardiaque, je tente malgré tout de maintenir pendant quelques années les quelques articles en ligne.

Et puis j’ai fermé la porte à double tour de cet espace, laissant place à une culpabilité d’être, qui me poursuivra jusqu’à peu. Fatiguée de devoir de me battre contre des gens qui devaient mieux savoir ce que je devais être, savoir et faire.

Les évènements de la vie me ramènent ici.

J’ai retrouvé la clé. Comme une maison, la porte déverrouillée, grinçante s’entrouvre. Des draps blancs remplis de poussière sur des années d’archives; Les nuages des particules de saleté virevoltant dans les rayons de lumière à mesure que je les soulève.  Tout a sauté, les images, les liens. Tout est bancal, mais est-ce vraiment si important de tout vouloir remettre en l’état ?  Souvenirs de ce qui est au point que cela touche à des émotions profondes. Je pleure, parce que je suis entière et parce que j’écris.

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